Nous devons mettre fin à l’urgence climatique pour assurer notre survie à long terme en tant qu’espèce. Mais celles et ceux d’entre nous qui s’efforcent d’y mettre fin sont confrontés à une situation difficile. Le changement climatique s’accélère et les personnes qui ont le pouvoir de définir les politiques ne parviennent pas à s’attaquer aux causes profondes — peu de gouvernements prennent des mesures significatives suffisamment importantes. Nos mouvements sont confrontés à une opposition bien financée et des décennies de mensonges sur le changement climatique ont ralenti leur croissance. Outre le climat, nous sommes également confrontés à d’autres défis — guerres, génocides, racisme, autres oppressions, pandémies, difficultés économiques — et nous devons donc travailler sur plusieurs fronts à la fois.
Cependant, nos mouvements prennent de l’ampleur. De plus en plus de personnes s’impliquent. Les extrêmes climatiques sont médiatisés. Les gens vivent la situation personnellement et deviennent plus ouverts à de nouvelles idées. Et nous continuons à trouver des solutions nouvelles et meilleures. Nous avons d’innombrables occasions de faire passer notre message sur la nécessité et les possibilités de changement.
IL EST UTILE D’AVOIR DE L’ESPOIR
Pour que nous restions mobilisés, il est utile d’avoir de l’espoir. Les sentiments de désespoir et d’impuissance peuvent nous troubler et obscurcir notre pensée. Bien sûr, nous pouvons agir, que nous ayons de l’espoir ou non — et il est logique de le faire — mais lorsque nous avons de l’espoir, nous avons davantage accès à notre pensée et nous pouvons mieux aider les autres à voir les possibilités qui s’offrent à nous.
Pour agir, la plupart des gens ont besoin d’espérer en l’avenir. Si nous adoptons un ton et une perspective optimistes, nous pouvons entraîner les gens avec nous. Il semble que la crise climatique va s’aggraver pendant de nombreuses années. Nous voulons aider les gens à comprendre pourquoi il est judicieux de rester mobilisés lorsque les nouvelles sont mauvaises.
Pour toutes ces raisons, il est temps de retrouver l’espoir et de mettre en place une stratégie pour garder espoir dans les moments difficiles.
NOUS AVONS DES RAISONS D’ESPÉRER
Notre situation est difficile, mais nous avons des raisons d’espérer : Nous vivons sur une planète magnifique. Des millions de formes de vie existent autour de nous. Chacun∙e d’entre nous est inestimable et unique. Nous avons la capacité de nous aimer les un∙e∙s les autres au-delà de toute barrière, de coopérer pour relever d’immenses défis, de réfléchir à des situations complexes et de célébrer nos nombreuses réalisations et relations. Des milliards d’actes de bonté, d’attention, de soutien, d’intelligence et de courage sont accomplis chaque jour.
Les humains ont créé l’urgence climatique, et les humains peuvent la résoudre. Nous savons même ce qu’il faut faire pour la résoudre, et les solutions sont à notre portée ! Il nous suffit de rassembler suffisamment de personnes pour formuler des exigences qui ne peuvent être ignorées.
LE CHANGEMENT EST SOURCE DE FORCE ET D’ESPOIR
De vrais changements, petits ou grands, sont possibles. Voici quelques exemples de ce que nous pouvons faire dans nos propres communautés :
- Nous pouvons mettre fin à la fracturation et à l’extraction des combustibles fossiles.
- Nous pouvons soutenir les projets publics d’énergie renouvelable.
- Nous pouvons oeuvrer en faveur de l’extension des transports publics.
- Nous pouvons protéger les puits de carbone naturels (forêts, zones humides, tourbières). Le fait de s’organiser pour changer les choses au niveau local renforce nos forces et crée une base à partir de laquelle il est possible de s’associer aux efforts déployés à l’échelle mondiale. Les réussites locales sont porteuses d’espoir.
NOUS POUVONS GUÉRIR LES BLESSURES ET GARDER ESPOIR
Dans Sustaining All Life (SAL) et United to End Racism (UER), nous avons appris que les sentiments de désespoir et d’impuissance sont enracinés dans des expériences antérieures. Les jeunes humains arrivent dans un monde plein de défis. Chaque jeune personne veut participer à l’amélioration de la situation, mais les enfants sont petits et les adultes ne tiennent pas compte de leurs efforts. Par conséquent, lorsque nous étions enfants, nous nous sentions souvent découragés à l’idée d’apporter des changements. La persistance de l’oppression a encore amoindri l’image que nous avions de nous-mêmes. En conséquence, peu d’entre nous grandissent en se considérant comme des agents du changement.
Au SAL/UER, nous nous efforçons de nous libérer des effets des incidents douloureux du passé afin qu’ils ne limitent pas notre avenir. Nous avons découvert que nous pouvons guérir de nos blessures si quelqu’un nous écoute attentivement et nous autorise et nous encourage à exprimer notre chagrin, notre peur et d’autres émotions douloureuses, en utilisant le processus de guérison inhérent à tous les êtres humains. Les signes extérieurs de ce processus sont la parole, les pleurs, les tremblements, l’expression de la colère et le rire. Lorsque nous l’utilisons intentionnellement, au sein d’un réseau de soutien, nous pouvons rester unis, pleins d’espoir, réfléchis, joyeux et mobilisés. Cela nous renforce dans la construction de nos mouvements pour mettre fin à la crise climatique et à toutes les oppressions.
Dans SAL/UER, nous nous écoutons attentivement les un∙e∙s les autres en binômes (échanges d’écoute) et en groupes (cercles d’écoute) et nous exprimons nos émotions douloureuses.
Nous parlons des moments où nous avons été découragés lorsque nous étions jeunes, ou de la semaine dernière. Le fait d’avoir un groupe permanent au sein duquel on peut faire cela régulièrement fait une différence importante pour notre bien-être et notre fonctionnement. Si vous souhaitez trouver un tel groupe près de chez vous ou créer le vôtre, SAL/UER peut vous aider.
Beaucoup d’entre nous se sentent plus optimistes lorsqu’ils agissent pour mettre fin à l’urgence climatique, en particulier lorsqu’ils le font avec d’autres. Cela nous sort du sentiment de résignation et de solitude et nous amène à avoir de nouvelles idées et de nouvelles relations. Agir pour le changement rend également nos processus naturels de guérison plus accessibles.
Certain∙e∙s d’entre nous sont attirés par la lecture répétée des mêmes mauvaises nouvelles, non pas pour s’informer, mais de manière compulsive. Le fait d’être écouté∙e par quelqu’un peut nous aider à nous défaire de cette habitude. Il est beaucoup plus fructueux de prêter attention aux développements encourageants et d’en parler, ce qui peut également nous aider à nous débarrasser des sentiments de désespoir qui proviennent d’anciennes expériences douloureuses.
Nous ne voulons pas prétendre que la crise climatique n’est pas grave ou que nous sommes certains de pouvoir la résoudre. Nous ne savons pas vraiment comment les choses vont se passer, mais ce n’est pas une raison pour désespérer. C’est une raison pour continuer à réfléchir, à se connecter aux autres et à s’engager à faire ce qui est possible.
Si nous guérissons émotionnellement au fur et à mesure que l’urgence climatique se développe, nous serons plus à même de trouver des stratégies adaptées à la situation et de faire ce qui est logique, tout en gardant espoir.
Nous pouvons faire des choses difficiles. Nous pouvons faire face à tout ce qui doit être fait. Nous faisons partie d’un réseau mondial de personnes qui travaillent pour mettre fin à l’urgence climatique.
Qu’est-ce qui vous donne de l’espoir aujourd’hui ? Quelles actions pouvez-vous entreprendre pour vous aider à garder espoir ? Comment pouvez-vous apporter votre perspective d’espoir aux autres ?
