Les États-Unis (U.S.) sont l’une des 196 parties signataires de l’Accord de Paris, le premier traité international juridiquement contraignant sur le changement climatique. L’objectif de l’Accord de Paris est de maintenir « l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et de poursuivre les efforts « pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels ». Chaque pays signataire a présenté des plans d’action nationaux sur le climat, mais très peu de pays ont atteint leurs propres objectifs, et des objectifs plus ambitieux seront nécessaires pour tous afin d’éviter les conséquences d’une augmentation de la température supérieure à 1,5°C.
Le gouvernement des USA et le système économique étasunien (les entreprises et les banques étasuniennes, en particulier) ont joué un rôle particulièrement négatif dans la création et la réponse à l’urgence climatique. Ils ont trompé le peuple étasunien sur la réalité du changement climatique et ont continué à s’engager dans des pratiques qui aggravent l’urgence climatique. Le président Trump a retiré les États-Unis de l’Accord de Paris en 2017, sapant les efforts mondiaux pour gérer l’urgence climatique et faisant reculer les progrès des États-Unis en matière de réduction des émissions étasuniennes. En tant que grande puissance économique et deuxième source d’émissions mondiales de gaz à effet de serre (historiquement la plus importante), l’action des États-Unis est d’une importance vitale.
Les rapports scientifiques montrent clairement que le changement climatique est une catastrophe mondiale en cours et qu’il s’aggravera progressivement tant qu’on n’y aura pas remédié. Les efforts déployés au niveau mondial pour faire face à l’urgence climatique ayant été tardifs et inadéquats, le problème est aujourd’hui d’une telle ampleur qu’il faudra des ressources considérables et une action collective pour y remédier suffisamment vite pour éviter des conséquences catastrophiques. Selon ces rapports, nous disposons d’un délai très court pour réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Récemment, les émissions étasuniennes se sont stabilisées ; il est maintenant important qu’elles diminuent rapidement. L’objectif de Paris pour les États-Unis est de réduire les émissions de 50 % d’ici 2030.
En contradiction avec les engagements pris à Paris, le gouvernement étasunien continue de soutenir l’industrie étasunienne des combustibles fossiles en développant la production de ces derniers. Les États-Unis sont le premier producteur mondial de pétrole et de gaz et le troisième producteur de charbon. La production de charbon, de gaz et de pétrole est déjà bien supérieure à ce que nous pouvons brûler tout en restant sous la barre des 2°C. La poursuite de la production et de l’utilisation sera catastrophique.
Le gouvernement étasunien (en collaboration avec l’industrie étasunienne des combustibles fossiles) sape les efforts visant à fournir aux pays les plus pauvres les ressources nécessaires pour passer des combustibles fossiles aux énergies renouvelables et lutter contre les effets déjà dévastateurs du changement climatique sur leurs populations et leurs territoires. Ces nations (qui ont été dépouillées de leurs propres ressources par le colonialisme et l’impérialisme) ont demandé aux nations riches d’agir plus rapidement. Elles ont demandé des ressources financières pour rendre leurs sociétés plus résistantes au changement climatique, pour faire face à ce qu’elles vivent déjà et pour passer des combustibles fossiles aux énergies renouvelables. S’ils continuent à dépendre des combustibles fossiles pour leur développement, ils contribueront à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Les États-Unis bloquent également les efforts internationaux visant à exclure l’industrie des combustibles fossiles des négociations des Nations Unies sur le climat.
Pour éviter une catastrophe mondiale, les États-Unis doivent prendre les mesures suivantes : cesser de dépendre des combustibles fossiles, consacrer des ressources importantes à la transition vers une économie fondée sur les énergies renouvelables, avec des émissions nettes nulles, et aider les pays les plus pauvres dans leurs efforts. Si nous tardons, le coût d’une action future (si tant est qu’elle soit possible) dépassera largement le coût d’une action immédiate.
Le système économique étasunien a conditionné ses habitants à consommer bien plus que ce dont ils ont besoin pour mener une vie agréable. Cette surconsommation augmente considérablement nos émissions. Seul un petit pourcentage de la population mondiale consomme comme les États-Unis. Une étude récente montre que des changements de comportement individuels à grande échelle pourraient réduire les émissions de dix-neuf à vingt-cinq pour cent. Ces changements pourraient inclure les éléments suivants (sans ordre de priorité) : remplacer les véhicules individuels à essence par d’autres moyens de transport, électrifier nos maisons et réduire notre consommation d’électricité, installer des panneaux solaires sur les toits, des chauffe-eau solaires ou des micro-éoliennes, recycler, utiliser des éclairages et des appareils électroménagers économes en énergie, ne pas acheter d’articles à moins d’en avoir réellement besoin, manger plus d’aliments d’origine végétale et moins de protéines animales, réduire les déchets alimentaires et faire du compostage. Aux États-Unis, de nombreuses personnes ont les moyens de prendre de telles mesures dès maintenant.
Chaque pays, chaque signataire de l’Accord de Paris, doit prendre des mesures pour respecter ses obligations en vertu de l’Accord de Paris, et travailler à renforcer nos engagements futurs en matière de réduction des émissions pour limiter l’augmentation de la température mondiale et ramener les températures en dessous de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels le plus rapidement possible.
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement des États-Unis doit prendre les mesures suivantes :
- Rester signataire de l’Accord de Paris de 2015 (rejeter les candidats qui se retireraient) et accroître son engagement à son égard.
- Exécuter ses engagements financiers envers les Nations Unies et les entités internationales de financement du climat, telles que le Fonds pour Pertes et Dommages et le Fonds Vert pour le Climat.
- S’engager à mettre en place des politiques et des lois qui obligeront les industries et les autres secteurs de l’économie à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin que les États-Unis soient compatibles avec une trajectoire de 1,5°C comme l’exige l’Accord de Paris (réduire les émissions d’au moins 62 %-65 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030 et atteindre un niveau net zéro d’ici 2050). Travailler ensuite à la réalisation de la « juste part » des États-Unis dans l’effort global d’atténuation, soit 195 % par rapport aux niveaux d’émissions de 2005.
- Cesser tout soutien à l’exploration, au développement et à la production de combustibles fossiles.
- Consacrer d’importantes ressources financières à l’exploration et à la mise en oeuvre de solutions naturelles en matière d’émissions-carbone.
- Soutenir une « politique de conflit d’intérêts » visant à bannir les industries des combustibles fossiles des négociations des Nations Unies sur le climat.
- Pour atteindre cet objectif, les industries étasuniennes doivent prendre les mesures suivantes :
- Passer des combustibles fossiles aux énergies renouvelables le plus rapidement possible, sans attendre les incitations économiques.
- Commencer à planifier une économie qui ne soit pas basée sur une croissance illimitée. (La croissance illimitée et sans fin nous a conduits à la situation actuelle).
- Adopter des moyens éthiques et rationnels pour extraire les minéraux et autres ressources nécessaires à la transition vers une économie fondée sur les énergies renouvelables, sans reproduire la dynamique historiquement injuste de l’exploitation mondiale des ressources.
Pour atteindre cet objectif, le peuple des États-Unis doit faire ce qui suit :
- S’organiser pour accomplir les actions ci-dessus.
- Surmonter le conditionnement qui nous pousse à acquérir et à consommer plus que ce dont nous avons besoin. (Il y a suffisamment de ressources disponibles pour que tout le monde ait une belle vie).
- Décider d’utiliser les ressources de manière rationnelle sans attendre que les gouvernements et les industries abandonnent leurs politiques destructrices. (Jusqu’à présent, les dirigeants officiels n’ont pas pris suffisamment de mesures ; nous pouvons et devons prendre l’initiative).
- Partager nos ressources avec celles et ceux qui font face à la crise avec des ressources insuffisantes. (Nous sommes tou∙te∙s dans le même bateau.)
